Mise au point sur la microkinésithérapie

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Alors que la période de vacances estivale s’engage, il nous semble important de revenir sur un événement qui vient de provoquer un grand émoi parmi nos consœurs et confrères, La non reconnaissance de la micro kinésithérapie par les pouvoirs publics et l avis rendu solennellement par le CNO a claqué comme un coup de tonnerre dans le paysage de notre profession,

L’émoi est grand, Les commentaires vont bon train, L’incompréhension et la révolte des intéressés se sont exprimés.

Tout cela est pour partie justifié… mais pour partie seulement.

Sans attendre le CDOMK par la voix de son président et de son vice président ont écouté les principaux intéressés et expliqué les raisons de cet avis devenu inévitable.

Cette situation n’est pas sans rappeler le chemin sinueux, semé d’embûches de l’Ostéopathie!

Rappelons nous ce long, très long et difficile combat pour la reconnaissance de l’ostéopathie porté à l’époque, par des Kinésithérapeutes innovants et rebelles, considérés comme exerçant illégalement la médecine, parfois même condamnés pur cela …

Sans ce combat opiniâtre, les MK n auraient jamais pu obtenir ce droit d’user du titre d’ostéopathe et la profession toute entière ne pourrait pas s’en féliciter comme elle le fait aujourd’hui !

Rappelons nous aussi l’acupuncture qui a été d’abord pratiqué par des MK avant que les médecins ne se l’accaparent en autorisant cette pratique à leurs pairs exclusivement.

Depuis peu, les sages femmes se sont à leur tour appropriée l’acupuncture en la listant dans leurs compétences reconnues …

Pourquoi les MK par leur CNO ne listeraient ils pas eux aussi cette discipline dans ses compétences?

De nombreuses approches thérapeutiques voient le jour et se structurent avec des formations exigeantes et sérieuses qui excluent toute emprise psychologique malsaine ou déviante.

Pourquoi priver ainsi a priori notre profession de voies d’évolutions diversifiées ?

Notre belle profession a déjà un très large champ de compétences dont certaines qui font pourtant l’objet d’un monopole légal d’exercice sont pourtant accaparées par d’autres avec beaucoup de difficultés à les faire condamner.

Elargir et perfectionner nos pratiques doit être un objectif constant pour la profession dans le respect de conditions de pratiques irréprochables.

L’Ordre est un organisme de droit privé chargé par le législateur de missions de service publique dans le domaine de la santé.

Il est constitué au bénéfice des patients et doit garantir qualité et sécurité de l’accès aux soins auprès des masseurs kinésithérapeutes inscrits au tableau de l’Ordre.

Pour remplir cette mission, l’Ordre doit lutter, comme le code de déontologie l’impose, contre les dérives thérapeutiques qui pourraient faire le lit de dérives sectaires.

Ainsi les techniques innovantes ou originales de soins doivent apporter la preuve de leur innocuité et de leurs bénéfices et obtenir des autorités sanitaires de notre pays une validation, une reconnaissance officielle.

La micro kinésithérapie a t elle apporté la preuve scientifique de son innocuité et de son efficacité?

Cette pratique peut elle par certains aspects originaux laisser penser que ses praticiens pourraient naturellement basculer vers des comportements déviants?

A ces deux questions, les sénateurs, la MIVILUDES sous l’autorité de Premier Ministre, le ministère, la HAS semblent avoir répondu par la négative pour la première question et par l’affirmative pour la seconde.

Devant l’absence de présentation de preuve du contraire par les formateurs de la méthode, le CNO ne pouvait pas rendre un avis différent.

Cet avis prend date.

Cet avis peut être révisé.

Pour cela, nous ne doutons pas que tous les MK formés et pratiquants la micro kinésithérapie, et dont nous savons bien qu’ils observent scrupuleusement les dispositions du code de déontologie, sauront se mobiliser positivement pour faire valider par des études sérieuses et recevables scientifiquement la réalité de l’efficacité et de l’innocuité de la méthode qu’ils pratiquent chaque jour avec des résultats qu’ils savent très positifs.

La Règle est la Règle !!

Il n’est donc plus possible réglementairement et jusqu’à nouvel avis d’inscrire « micro kinésithérapie » sur sa plaque professionnelle et sur tous documents professionnels.

Contrevenir à cette règle exposerait à des sanctions disciplinaires qui pourraient être contestées jusqu’en conseil d’État.

Tant que le droit n’aura pas été dit au plus haut niveau sur ce point, c’est l’avis publié par le CNO qui doit être observé et qui est créateur de droit.

Une issue juridique à cette controverse pourrait clore le débat dans un sens ou dans un autre …

Les tenants de la micro kinésithérapie ont bien entendu la possibilité de faire dire le droit jusque par les plus hautes juridictions.

Est ce opportun ?

Peut être mais peut être pas , car si un jugement final était contraire à la micro kinésithérapie, cela scellerait pour très longtemps son sort de façon bien plus certaine.

La meilleure voie reste sans doute la démonstration scientifique, la constitution de dossiers sérieux auprès des différentes instances de santé publique universitaires et ordinales pour solliciter un nouvel avis.

Quoiqu’il en soit, nous encourageons nos confrères à être vigilants sur le respect des textes et très combattifs par ailleurs comme l’ont été les ostéopathes dans le passé en leur souhaitant la même réussite finale.

Que chacun sache que les élus du CDOMK37 sont et seront toujours à l’écoute de toutes et tous pour répondre à leurs questions et pour les accompagner au mieux …

Nous connaissons la probité de chacun d’entre vous et même si nous nous devons de faire respecter les textes réglementaires nous conservons notre volonté d’assistance confraternelle à toutes et tous et à chacun et chacune.

Pascal Rivière

Président du CDO