Le bulletin épidémiologique bronchiolite de Santé Publique France du 13 octobre 2021 précise que les indicateurs témoignent d’un « démarrage rapide et plus précoce de la circulation du virus de la bronchiolite par rapport aux années précédentes« . Le Grand-Est et l’Île de France sont d’ores et déjà en phase épidémique alors que l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté, la Bretagne, le Centre-Val-de-Loire, la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie, les Pays-de-la-Loire, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Guyane se situent en phase pré-épidémique.
Alors que la tendance est au relâchement des gestes barrières et que les professionnels hospitaliers alertent sur un encombrement des services pédiatriques, nous souhaitons rappeler le rôle essentiel des kinésithérapeutes dans la prise en charge.
Qu’est ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite est une infection virale aiguë et contagieuse qui touche les bronchioles (petites bronches) des enfants de moins de deux ans. Malgré des symptômes impressionnants : toux, respiration rapide et sifflante, la bronchiolite est le plus souvent une maladie bénigne. Elle est due à un virus, le plus souvent le Virus Respiratoire Syncytial (VRS), très contagieux, qui provoque une inflammation des parois des bronchioles (les plus petites bronches) et une augmentation des sécrétions responsables d’un phénomène d’obstruction.
La bronchiolite commence généralement par un rhume.
Progressivement, une toux sèche apparaît, puis survient une gêne respiratoire qui se traduit par une respiration rapide et sifflante. Il y a, en général, une fièvre. À ce stade de la maladie, l’enfant peut avoir des difficultés à s’alimenter. Les symptômes s’atténuent en quelques jours et l’enfant guérit en 8 à 10 jours, mais une toux résiduelle peut persister une quinzaine de jours avant de disparaître. Le plus souvent, la bronchiolite est bénigne mais chez certains enfants, elle peut nécessiter une hospitalisation.
Afin de prévenir la bronchiolite chez le nourrisson, il est recommandé à tous les proches de l’enfant de porter un masque dès lors qu’ils ont des symptômes d’infection virale des voies respiratoires et de bien se laver les mains. En effet, le VRS se manifeste sous la forme d’un rhume banal et bénin chez les enfants plus âgés, les adolescents et les adultes. L’épidémie de Covid-19 nous a appris de bonnes habitudes : conservons-les !
Mon enfant a une bronchiolite : que faire ?
La bronchiolite nécessite une consultation le jour même chez le médecin, il convient de prendre rendez-vous dès les premiers symptômes ou si les symptômes s’aggravent progressivement, que la fièvre augmente et les sécrétions bronchiques sont épaisses, jaunes ou verdâtres.
Le médecin vous donnera la marche à suivre, vous fournira les conseils nécessaires et prescrira des médicaments si besoin. Il pourra également prescrire des séances de kinésithérapie pour assurer le suivi. Le réseau bronchiolite est, à ce titre, disponible et vous y trouverez des kinésithérapeutes les weekends et jours fériés ou en cas d’absence de votre kinésithérapeute habituel.
Il convient d’appeler le 15 si :
Votre enfant est âgé de moins de six semaines.
Il est né prématurément et/ou a présenté des problèmes respiratoires à la naissance et il a moins de trois mois.
Il est atteint d’une maladie cardiaque ou d’une pathologie chronique.
Il refuse de s’alimenter et/ou de boire.
Il présente des troubles digestifs (vomissements, diarrhée…) qui peuvent entraîner une déshydratation.
Son comportement se modifie (fatigue, malaise, agitation…).
Il est pâle et/ou ses lèvres et ses doigts bleuissent.
Il a de plus en plus de mal à respirer : sa respiration est rapide et plus courte ou irrégulière, il fait des pauses respiratoires, il présente des signes de lutte respiratoire.
Si votre enfant ne présente pas de signe de gravité et en attendant la consultation, voici les gestes qui soulagent :
désencombrez son nez avant les repas et régulièrement (autant de fois que nécessaire) avec du sérum physiologique et des mouchoirs jetables ;
retirez-lui quelques couches de vêtements s’il a un peu de fièvre, pour qu’il évacue sa chaleur ;
proposez-lui régulièrement et fréquemment de boire de l’eau, pour éviter la déshydratation ;
continuez à l’alimenter normalement en fractionnant ses repas s’il est fatigué ;
aérez sa chambre fréquemment et maintenez la température à 19 °C au maximum ;
continuez à coucher votre enfant sur le dos comme habituellement ;
évitez d’exposer votre enfant au tabagisme passif : cela aggrave la maladie et favorise les rechutes ;
ne lui donnez pas d’antitussifs ou de fluidifiants bronchiques : ils sont contre-indiqués chez le petit enfant. De plus, la toux est indispensable pour évacuer les sécrétions bronchiques ;
s’il a de la fièvre (plus de 38°), donnez-lui du paracétamol pour qu’il se sente mieux ;
gardez votre nourrisson à la maison pendant toute la phase aiguë de la bronchiolite.
Ne fumez pas
Quel est le rôle du kinésithérapeute dans la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson ?
Acteurs de la santé publique et spécifiquement formés, les kinésithérapeutes constituent des alliés précieux pour la prise en charge et le suivi des enfants atteints de bronchiolite en ville.
La mise en place de réseaux de kinésithérapeutes spécialisés dès les années 2000 a permis de réduire de manière significative le recours aux urgences et la durée d’hospitalisation des nourrissons atteints de bronchiolite. La HAS a d’ailleurs validé, en 2019, l’organisation en réseau des kinésithérapeutes, qui permet notamment de recevoir les parents le soir et les week-ends.
Le kinésithérapeute est formé pour ausculter le bébé, assurer son suivi (saturation, fièvre, état respiratoire, prises alimentaires, hydratation), recourir à des techniques de modulation du flux expiratoire, évaluer la gravité de la maladie et réorienter vers les urgences ou le médecin traitant le cas échéant. Il est en mesure de rassurer, d’accompagner les parents et de leur fournir des conseils en matière d’hygiène et de traitement.
https://www.ordremk.fr/actualites/patients/epidemie-de-bronchiolite-le-role-essentiel-des-kinesitherapeutes-dans-la-prise-en-charge-de-cette-maladie-infantile/